Le Karaté d'Okinawa ou RyuKyu Kempo

Maître CHINEN Kenyu Hanshi 10è Dan

Maître CHINEN Kenyu Hanshi 9è Dan

Maître Kenyu CHINEN est né en 1944 sur l'île de IE à Okinawa. En 1963, il commence la pratique du Karaté Dô Shôrin Ryû avec le Maître Shuguro NAKAZATO 10ème Dan Hanshi puis avec le Maître Katsuya MIYAHIRA 10è Dan Hanshi. Il pratiqua, peu de temps après, le Kobudo sous la férule du Maître Shinpô MATAYOSHI 10e Dan Hanshi.

Il a reçu son 1er Dan sous la direction de Maître Chôshin CHIBANA.

Il décide, en 1976, de venir en France pour transmettre les enseignements traditionnels qu'il a reçu de ces 3 grands Maîtres. Il a actuellement le grade de Hanshi 10è Dan en Karaté Dô Shôrin Ryû et Hanshi 9è Dan en Kobudo d'Okinawa.

Il fonde à la même période l'école Oshukai qui deviendra la World Oshukai Federation.

La World Oshukai Karaté Kobudo Federation

Logo de la World Oshukai Federation

Ô-SHÛ-KAI signifie l'école des Techniques Originelles. Maître Kenyu CHINEN Hanshi 10è Dan a fondé cette organisation pour regrouper tous les élèves de Karaté et de Kobudo qui suivent son enseignement traditionnel. La "World Ôshûkai Federation" (WOF), dont le siège est situé à Naha (Okinawa - Japon), a été créé pour fédérer les divers dôjô de Karaté Ôshûkai dans le monde.

Pour de plus amples informations, rejoignez le site de la W.O.F.

Karaté Shôrin Ryû d'Okinawa à Strasbourg

 

Kanji Karate DoLe style de Karaté enseigné dans l'école d'arts martiaux Ôshûkai Karaté Kobudô Strasbourg est le Shôrin Ryû (Kanji ??? shô-rin-ryû ou kô-bayashi-ryû). Ce style est issu de la plus ancienne méthode de combat de l’île d’Okinawa, appelée "Tii" (ou Te en japonais) en okinawanais. Le "Tii" a été utilisé par les soldats des anciens seigneurs des Ryû Kyû (ancien nom d'Okinawa) depuis le VIIIè siècle. Le "Tii" a évolué pendant des siècles et s'est transmis de maîtres à élèves pour arriver jusqu'à nous aujourd'hui.

Le "Tii" a subi une transformation majeure à partir du 15è siècle, grâce au roi Sho Hashi qui non seulement unifia le royaume mais à interdit la possession d'armes afin de pacifier la population. Ceci a permis au "Tii" de passer d'une méthode de combat violente utilisée pour terrasser son ennemi à un art de protection de soi et des autres. En d'autres mots, le "Tii" est passé d'un art de la guerre à un art de la paix.

 

Quelle différence avec le Karaté Shotokan ou le Karaté Wadô Ryû ?

Même si de l’extérieur, le Shorin Ryu et ces styles semblent être des “frères”, ils sont dans les faits des parents lointains. Il est en effet très difficile de comparer un style qui a eu 1000 ans d'évolution et les styles modernes, comme le Karaté Shotokan, le Karaté Wadô Ryû et autres comme le Karaté Kyokushin qui ont été créé au début et au milieu du XXè siècle.

De plus, au Ryû Kyû (Okinawa), l’Art Martial est lié à la culture et l’influence réciproque de l’un sur l’autre est indéniable, un tout qui fait toute la richesse des Arts Martiaux traditionnels d’Okinawa. Or les styles modernes ont été créé et développé dans et pour une autre culture totalement différente, la culture japonaise et surtout avec des objectifs complètement différents. C’est pourquoi ces styles modernes ont eu chacun un développement spécifique car ils ont été, depuis le départ, modifié et adapté pour le Japon. La notion de temps est bien évidemment très importante. L'époque à laquelle le karaté est arrivé au Japon doit être prise en compte dans son développement dans l'île principale. Cela peut expliquer pourquoi ils se sont tournés très rapidement vers la compétition et que le karaté soit devenu plus un sport qu’un art martial.

 

Quelle est alors la différence entSensei Chinen 9è Dan Hanshi et Thierry MICHELre le Karaté  “sportif” et le Karaté “traditionnel” ?

La différence est simple, dans le sport et la compétition, l’important c'est de gagner, gagner à tous prix ! Cela veut aussi dire que l'on ne s'intéresse pas au caractère de la personne du moment qu'elle gagne. La pratique sportive est aussi élitiste prenant de ce fait une forme pyramidale, à la fin il n’y aura qu’un champion, représenté par le sommet de la pyramide. En tant que sport, il y a une notion de performance physique non-négligeable, être plus rapide, être plus fort, sauter plus haut, faire le geste le plus "parfait" possible, toujours dans le but de gagner, d'être plus fort que les autres.

A l’inverse, la pratique traditionnelle permet aux personnes, grâce à leur pratique régulière, d’évoluer et de devenir une meilleure personne, meilleure pour son entourage, meilleure pour la société. Le seul adversaire c'est soi-même ! Le seul combat à mener c'est contre soi-même, sa paresse, son attitude, son égoïsme, etc. En se connaissant et se perfectionnant soi-même, nous arrivons à mieux comprendre et à respecter les autres. En traditionnel, une personne forte mettra sa force au service des autres et non pas dans l'objectif d'écraser les autres.

Les plus beaux combats sont ceux gagnés contre soi-même. Avec du courage et de la détermination (Kime fort), le Karate traditionnel d'Okinawa permet d'évoluer, d'être meilleur aujourd'hui par rapport à hier, de devenir fort pour protéger sa vie et celle des autres.

 

Histoire du Karaté Shôrin Ryû d'Okinawa

Le Karaté Shôrin est issu du "Tii", un style de combat à mains nues développé sur l'île d'Okinawa depuis le VIIIè siècle. 

Le style de Karaté Shôrin s'est structuré à partir de Maître Sôkon MATSUMURA (1809-1899). Garde du corps du dernier roi des Ryû Kyû. Il a eu une grande influence sur le développement du style de combat pratiqué dans et autour du château Shûri. C'est pourquoi il a été appelé "Shûri Te" ou "Main de Shuri". 

Le Karaté Shôrin a été développé à partir du "Shûri Te" par les élèves de Maître Matsumura tels que Maître Itosu Ankô, Maître Hanashiro Chômo, Maître Yabu Kentsu et leurs élèves à leur tour. C'est Maître Chôshin CHIBANA (1885-1969) qui dénomma son style de Karaté Shôrin (?? = kô - bayashi).

Dans notre école de Karaté Ôshûkai Strasbourg, nous suivons un enseignement du Karaté Shôrin Ryû de la forme Kôbayashi. Le Karaté Shôrin a eu très très peu d'influence chinoise comparé au Karaté Gôjû Ryû et au Karaté Uechi Ryû qui ont construit leur base sur des techniques purement chinoises. 

Le Karaté Shôrin Ryû se singularise par un travail de techniques courtes avec des positions hautes et naturelles ; la respiration y est aussi naturelle. L'étude des kata est la base de travail la plus importante en Karaté traditionnel d'Okinawa. Car le kata est la base pour le travail du combat ou kumite/irigumi. Le Kata et le combat sont ainsi intimement liés grâce à l'étude des Bunkai (applications) omniprésents dans l'école de Karaté Ôshûkai. Le Kata NAIHANCHI (ou NAIFANCHI) est le kata de base du Karaté Shôrin ryû car il permet aux pratiquants débutants d'aquérir des positions solides et de fortifier leur corps.

Une autre spécificité du Karaté traditionnel est le travail du Kitae, avec ou sans partenaire. C'est un travail qui vise à fortifier l'ensemble du corps mais aussi l'esprit. Le Kitae rend "humble" et permet avec une pratique assidue de rendre le corps extrêmement solide.

Encore un peu d'histoire...

 

Château Shuri des différents rois des Ryu Kyu rénové en 1992.L'histoire du Karaté traditionnel est si riche qu'il est difficile de la synthétiser en quelques lignes.  Voici toutefois une tentative de résumé...

> Les origines : 

Le Karaté est originaire d'Okinawa, une petite île située entre le Japon et Taiwan. Cet art martial est directement lié à l'histoire de l'île où se sont déroulés de nombreux conflits. C'est à cause de ces conflits que les différents seigneurs de l'île ont développé des techniques de combat avec armes (le Kobudô) et sans armes, à mains nues (le Tii) depuis le VIIIe siècle.

> Le développement : 

Les arts martiaux des Ryû Kyû se sont développés sur les champs de bataille et ont évolué pendant près de 1000 ans. Autour du XVIè siècle et après une période de paix de 5 siècles, nous voyons apparaitre des styles de combat dans certains quartiers de Naha, la capitale actuelle d'Okinawa. Une mappe de l'île d'Okinawa au sud du Japon?Les habitants qui vivaient autour du château de Shûri pratiquaient le style Shûri-Te alors que ceux qui habitaient à Naha pratiquaient le Naha-Te. Ces différents courants donnèrent naissance aux styles différents styles de Karaté pratiqués sur l'île. Le Karaté Gôjû Ryû a été rattaché au Naha-Te alors que le Karaté Shôrin Ryû a été rattaché au Shûri-Te. Le Karaté Uechi Ryû, le troisième courant est quant à lui purement chinois et a été créé au XXè siècle par Maître Uechi Kanbun. Ces 3 styles constituent les 3 écoles principales de Karaté traditionnel d'Okinawa.

> Les transformations : 

D'autres styles de Karaté ont été créé au XXe siècles sur la base du Karaté traditionnel d'Okinawa. Ainsi le Karaté Shôtokan est une "adaptation" japonaise du style Shuri Te et le Karaté Wadô Ryû une adaptation/transformation du Karaté Shôtokan. Maître Funakoshi Gichin, fondateur du Karaté Shôtokan, a développé le Karaté au Japon avec le support et l'influence de Maître Kano Jigoro (Jûdô). Le Karaté Shôtokan a été totalement adapté à la culture japonaise de la deuxième moitié du XXè siècle, avec notamment le changement des noms des Kata, la modification des positions, simplification des techniques, positions plus basses, etc.