Qui est Bushi Matsumura Sôkon ? (Partie 2)

Le 14/09/2020

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Bushi matsumuraBushi Matsumura est né dans une famille noble dans le village de Yamagawa situé aux alentours du château de Shuri. Comme toutes les personnes de son rang, il possédait un nom chinois, “Wu Chengda” ou “Bu Seitatsu” en prononciation japonaise.

Très jeune il excellait déjà dans les arts martiaux. Cependant, nous avons très peu d’informations sur les maîtres de Matsumura Sôkon, qui étaient-ils ? Que lui ont-ils appris ? Beaucoup de questions très intéressantes qui ont aujourd'hui très peu de réponses. Il est écrit dans la littérature que le maître SAKUGAWA Kanga (aussi appelé “Tôde Sakugawa” ou “Sakugawa la main de Chine” ainsi dénommé car il était expert en Tii et Tuudii*), aurait enseigné au jeune Matsumura Sôkon qui serait devenu par la suite son successeur.

Comme le jeune Matsumura Sôkon était doué et très fort dans les arts martiaux, sa famille décida de compléter son instruction par l’étude des lettres classiques confucéennes et la calligraphie. Je reparlerai de l’influence du confucianisme chez Bushi Matsumura dans un prochain édito.

Grâce à ses capacités intellectuelles et guerrières, Matsumura Sôkon devint rapidement célèbre et c’est à partir de l’âge de 30 ans qu’il rentra au service des 3 derniers rois des Ryûkyû comme intendant personnel. Il servit successivement le roi Shô Kô (règne de 1804 à 1834), le roi Shô Iku (règne de 1835 à 1847) et enfin Shô Tai (règne de 1848 à 1872).

Durant son service auprès des différents rois, il fut envoyé en Chine et au Japon pour des missions de représentations et diplomatiques. Lors de ces voyages, la réputation de Matsumura Sôkon le précédait. Tout le monde, même en Chine où il y avait de nombreux experts en arts martiaux, connaissait Matsumura. Sa célébrité lui ouvrait les portes des Dôjô pour lui permettre de s’enrichir de nouvelles techniques, alors qu’à cette époque la pratique des arts martiaux devait rester secrète.

C’est comme cela que Matsumura Sôkon put apprendre les techniques du kenpô chinois et de l’école de sabre de la Jigen Ryû, lors d’un de ses séjours chez les Satsuma au Japon.

Quelles ont été les influences de ces expériences en Chine et au Japon sur la pratique de Matsumura Sôkon et l’élaboration de son propre style à l’origine du Shurite ? Quels sont les kata qu’il a appris ou créé et qui ont ensuite été transmis dans l’héritage de la ligne des grands maîtres du Shurite ?

De nombreuses questions auxquelles je tenterai humblement de répondre dans notre prochain édito sur Bushi Matsumura, le maître d’armes de Shuri. Je vous remercie.

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Tuudii en Okinawanais signifie littéralement “Main des Tang” et donc “Main de Chine” en référence aux techniques de kenpô venues de Chine à Okinawa.

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